Vers 900, un château est construit pour résister aux invasions normandes. Derrien 1er, fils d'Alain Le Grand, est le premier seigneur d'Elven ou de l'Argoët (Largoët). Au XIIème siècle, l'immense fief de l'Argoët passe aux mains des Malestroit. Le château actuel est édifié à partir du XIVème siècle.
Il passe ensuite à la famille Rieux et son influence s'étend sur Elven, Treffléan, Saint-Nolff, Saint-Avé, l'Ile-aux-Moines, Arradon, Baden, Ploeren, Plougoumelen, Plumergat, Grand-Champ, Plaudren, Monterblanc, Trédion , Molac et sur une partie de Larré, Sulniac, Saint Patern, Pluneret.
Lorsque Fouquet, surintendant de Louis XIV, achète la propriété, le château est déjà dans un état de grand délabrement, comme le montre l'état des lieux qu'il fait dresser en 1660 : " Le pont dormant du château est vieux et caduc et à refaire ; le grand pont-levis peut servir quelque temps encore, mais le petit est à refaire ; les portes en bois sont toutes à renouveler. Le portail, bâti en pierres de taille, est en bon état, mais le corps de garde au-dessus a besoin de grandes réparations ; les deux tours latérales sont presque ruinées, et n'ont plus de charpente ni de couverture.
A gauche, en allant vers la tour de l'angle, se trouve une vieille masure à deux étages absolument ruinée. La tour susdite a cinq étages ; les poutres et les planchers sont en mauvais état ; le toit a besoin de réparations.
La muraille donnant sur l'étang va de la petite tour jusqu'à une vieille masure de tour, qui forme l'autre angle de la cour. La grosse tour n'a plus de poutres ni de couverture ; elle est octogone et munie de mâchicoulis et de parapets ruinés…"
La Révolution de 1789 est pour Elven une période troublée qui va bouleverser le pays breton et donner naissance à la chouannerie. A peu près tous les prêtres du canton refusent le serment de la Constitution. Certains sont proscrits, d'autres emprisonnés, d'autres assassinés, comme l'abbé Pierre Coëdelo.
En 1793, la conscription irrite le peuple et l'insurrection ouverte éclate. La paroisse d'Elven lève deux compagnies commandées par Joseph Gambert. De nombreuses escarmouches ont lieu avec les soldats républicains. Joseph Gambert est tué près du village de Panistrel en 1794.
Les rues Gambert et Coëdelo évoquent cette période.
Pendant l'occupation allemande de 39-45, la résistance se manifeste d'une manière active et Elven connaît plusieurs épisodes glorieux.
C'est d'ailleurs sur le territoire de la commune qu'a lieu dès 1941 la première opération aéroportée "Opération Savana Angleterre résistance intérieure" que commémore un monument élevé en bordure de la route de Questembert, au départ de la route du Lenn.
L'avenue des Martyrs de la Résistance rappelle les morts de cette période, dont les 3 fusillés de juillet 1944.